Dans notre eau? Des infugeants, du nanoargent antimicrobien et de l'estrogene de synthese: La région des lacs expérimentaux termine sa première saison de recherche sous sa nouvelle direction

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OTTAWA & WINNIPEG – 20 novembre 2014 – Que trouve-t-on dans l’eau de nos lacs? Comme nous l’avons appris cette année, la réponse comprend de plus en plus fréquemment des éléments tels que des ignifugeants et des formes de nanoargent antimicrobien provenant de nos vêtements et des produits pour bébé, de l’estrogène de synthèse et autres hormones composant les produits pharmaceutiques jetés dans les égouts, ainsi que du mercure rejeté par les usines fonctionnant au charbon. 

Si nous en connaissons un peu plus au sujet de ce « cocktail chimique », c’est parce que les chercheurs de la Région des lacs expérimentaux (IISD-ELA) au Canada ont clos leur première saison de recherche sous leur nouvelle direction. Ce laboratoire naturel formé de 58 petits lacs et de leur bassin versant près de Kenora, en Ontario, a produit des recherches et des résultats dans le domaine de l’environnement pendant plus de 40 ans. Cependant, la saison de recherche de cette année a bien failli ne pas avoir lieu.

Les chercheurs de la Région des lacs expérimentaux ont retrempé leur matériel de recherche dans les lacs et l’ont utilisé dans les laboratoires cette année après l’élimination de leur financement fédéral en 2012. Grâce à un accord quinquennal négocié par l’Institut international du développement durable (IISD) et la province de l’Ontario, la saison de recherche de 2014 a eu lieu et a produit d’importantes nouvelles conclusions.

« La recherche portant sur nos eaux douces importe. Les travaux réalisés par les scientifiques de l’IISD-ELA sont essentiels pour comprendre les effets de nos vêtements, remèdes, produits ménagers et pratiques de fabrication sur nos lacs, nos rivières et nos écosystèmes », a affirmé Scott Vaughan, président et président-directeur général de l’IISD*. « L’IISD-ELA s’est engagée à appuyer nos chercheurs scientifiques alors qu’ils parlent des résultats de nos recherches de renommée mondiale, afin de promouvoir de meilleures politiques pour l’environnement. »

« Cette année, les recherches réalisées à l’IISD-ELA ont révélé au monde que les produits pharmaceutiques rejetés dans nos eaux contiennent des perturbateurs endocriniens très néfastes pour la vie animale dans les lacs d’eau douce », a déclaré Matt McCandless, directeur exécutif de l’IISD-ELA. « Lorsque l’IISD-ELA a réalisé des expériences avec de l’estrogène de synthèse, nous avons été choqués par la rapidité de l’accroissement de la mortalité des vairons à grosse tête et par le fait que les mâles produisaient des œufs. C’était alarmant et cela pourrait avoir des effets considérables sur nos lacs et sur la vie aquatique. »

En 2014, les chercheurs ont entamé une nouvelle expérience, ajoutant du nanoargent, soit des particules microscopiques ayant des propriétés antimicrobiennes, dans un lac de l’IISD-ELA. Le nanoargent est un élément ajouté à un nombre croissant de produits de consommation, allant de vêtements tels que les tenues pour faire de l’exercice (pour réduire les odeurs) et les produits pour bébé. L’étude fournira des renseignements sur la façon dont le nanoargent réagit lorsqu’il intègre nos voies d’eau.

L’importance de la recherche dans les installations est reconnue depuis longtemps bien au-delà des frontières canadiennes. En octobre 2014, l’IISD a signé un protocole d’entente avec le Chao Lake Management Administration (CLMA) pour améliorer la santé du lac Chao situé en Chine et qui constitue l’un des cinq plus grands lacs d’eau douce de ce pays. Des incidences qu’ont sur nos lacs les pluies acides et le mercure rejeté par les usines fonctionnant au charbon, en passant par les phosphates présents dans les détergents, la recherche de l’IISD-ELA a conduit les décideurs à réviser leur législation pour améliorer le degré de pollution.  

« Avec la poursuite de l’exploitation de l’ELA, ses chercheurs scientifiques, chercheurs universitaires, étudiants de cycle secondaire et experts de tout le Canada et du monde entier ont accès à d’importantes et uniques installations de recherche sur l’eau douce ici même, en Ontario », a déclaré la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne. « La province de l’Ontario est fière de collaborer avec l’IISD et la province du Manitoba pour financer le fonctionnement de l’ELA au cours des cinq prochaines années. Pour protéger notre eau douce, il est impensable de ne pas le faire. » 

Pendant l’hiver, les travaux de recherche et expériences en laboratoire de l’IISD-ELA se poursuivront à l’intérieur, dans les installations de Kenora (Ontario), jusqu’à la réouverture au printemps 2015.

À propos de l’IISD-ELA

La région des lacs expérimentaux de l’IISD (IISD-Experimental Lakes Area) est l’une des installations de recherche sur l’eau douce les plus influentes au monde avec 58 petits lacs et leurs bassins versants dans le nord de l’Ontario, Canada, ainsi que des installations dotées de logements et de laboratoires pouvant accueillir jusqu’à 60 personnes. En réalisant des expériences à l’échelle de ces petits lacs, les chercheurs scientifiques peuvent examiner la réponse de tous les aspects de l’écosystème, de l’atmosphère aux poissons. En avril 2014, de pair avec un financement de la province du Manitoba, l’IISD, le gouvernement de l’Ontario et le gouvernement du Canada ont signé trois accords pour garantir l’exploitation des installations à long terme. Suivez l’IISD-ELA sur Twitter @IISD_ELA. Faites un don à l’adresse suivante : http://www.iisd.org/ela/donate/. 

*N.d.T. Toutes les citations sont des traductions des citations originales en anglais

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Sumeep Bath, agent de communications et médias

Courriel : sbath@iisd.org

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